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Il faut le FAIRE

Une longue histoire que celle qui mène au lait équitable de Faire France.

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Un matin, Dieu se réveilla sur son petit nuage et se dit : « L'éternité, c'est bien, mais je n'ai même pas un café-croissant au petit-déjeuner ! » Il décida donc de créer la terre et les cieux. Il sema des plantes et peupla le ciel d'oiseaux. Dieu se dit qu'il manquait quelque chose sur la terre et inventa les animaux. Le dernier jour, il créa l'homme pour traire la vache et sortir le chien pisser. Au début, Adam était un brave gars un peu dépassé par l'ampleur de la tâche, surtout qu'Ève passait son temps au jardin, non pas pour y repiquer les poireaux, mais pour croquer la pomme.

Dieu dit : « Croissez et multipliez-vous », mais les hommes préhistoriques ne pensaient qu'à courir après le mammouth, à se taper sur la tête à coups de gourdin et à peindre des bisons au fond de grottes même pas éclairées et sans écran plat. Quelle triste époque ! Un peu énervé, il embarqua tout le monde sur l'arche de Noé et la fit s'échouer sur le mont Ararat, pas très loin du croissant fertile entre la Turquie et la Syrie où poussait le blé. Il créa les cultivateurs pour le récolter et en faire de la farine. De même, du côté de l'Éthiopie pour le café. Mais le croissant n'avait pas très bon goût. Alors il décida d'y ajouter du beurre. Dieu créa donc l'éleveur et lui apprit à baratter. Enfin, le Très Haut avait son café-croissant et il pensa que c'était quand même une belle invention. Il décida d'en faire profiter les hommes, à l'instar de ce bon roi Henri IV qui démocratisa la poule au pot.

Dieu décida de lancer à grande échelle la culture du café, du blé et la production de lait. Surtout que les Anglais, qui ne font jamais rien comme les autres, remplacèrent le café par le thé en y ajoutant un nuage de lait. Afin que la terre entière en profite, Dieu inventa l'import-export, les commerçants et les traders. Voyant que les industriels et les propriétaires de grandes surfaces s'en mettaient plein les fouilles, et que le producteur et le consommateur se retrouvaient les dindons de la farce, Dieu dit : « Puisque le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme, je vais créer les coopératives et ce sera l'inverse. » Au début, elles jouèrent leurs rôles de rééquilibrage du marché et cassèrent les monopoles des marchands. Mais très vite, comme la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf, elles sombrèrent dans la facilité. Au lieu de redistribuer des parts sociales à leurs adhérents, elles préférèrent les dividendes aux actionnaires.

Dieu, voyant la perversion, créa le café équitable qui permettait de redistribuer un peu de la plus-value aux producteurs. S'apercevant que cela était bon, il continua avec le lait équitable Faire France (Ouf, je suis enfin arrivé au sujet central de cette chronique, mais avouez que la démonstration valait le coup !). Au départ, des producteurs investirent pour constituer le capital. Ensuite, ils démarchèrent les laiteries qui accepteraient de collecter et d'embouteiller le lait. Toutes refusèrent, sauf une (gloire lui soit rendue !). Puis ils rencontrèrent les grandes surfaces pour qu'elles acceptent de référencer le produit. Aujourd'hui, c'est parti. Les agriculteurs assurent, à tour de rôle, la promotion de cette brique à l'effigie de la vache bleu blanc rouge. Ce lait demi-écrémé, vendu 0,93 €, garanti un retour de 0,10 € en plus du prix normal aux producteurs partenaires.

Voyant les débuts prometteurs de ce nouveau concept, Dieu se dit que certains éleveurs avaient le ressort nécessaire pour rebondir. Il les laissa se débrouiller et s'en fut un peu plus loin dans l'univers créer une nouvelle terre car il rêvait de vin rouge-camembert.

PASCAL POMMEREUL

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